PER : Sortir en capital ou en rente retraite ? Avantages et fiscalité à connaître

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Couple senior discutant finances de retraite à la maison

Depuis 2020, plus de la moitié des détenteurs de PER optent pour une sortie en capital, malgré un traitement fiscal distinct de celui de la rente. Le choix entre ces deux options dépend d’une combinaison de paramètres fiscaux, successoraux et patrimoniaux, souvent méconnus au moment de la liquidation.

Certains dispositifs permettent d’échapper à l’impôt sur le revenu lors du déblocage, mais seulement dans des cas spécifiques. L’option choisie influe aussi sur la transmission aux héritiers et sur l’assiette des prélèvements sociaux. Les règles applicables en 2025 révèlent plusieurs disparités et subtilités à anticiper.

Comprendre les options de sortie du PER : capital ou rente, quelles différences ?

Au terme d’un plan retraite PER, deux alternatives majeures s’offrent à l’épargnant : la sortie en capital et la sortie en rente viagère. Ce choix, loin d’être anodin, façonne la manière dont les économies accumulées prennent vie au moment de la retraite.

La sortie capital PER séduit pour sa flexibilité. L’intégralité ou une partie de l’épargne peut être récupérée, en un seul versement ou étalée sur plusieurs. Ce mode attire ceux qui veulent disposer librement de leur argent : lancer un projet, aider un proche, ou simplement constituer un matelas financier à portée de main. Ressentir le poids des années d’effort en un virement, cela marque parfois un tournant psychologique fort. En contrepartie, la vigilance s’impose : gérer une somme conséquente demande méthode et anticipation, sous peine de la voir s’évaporer plus vite que prévu.

La sortie rente PER, à l’inverse, mise sur la régularité. Le principe ? Un versement programmé, chaque mois ou trimestre, garanti à vie. Avec la rente viagère, la peur de manquer en fin de parcours s’efface : le revenu s’installe, parfois indexé sur l’inflation ou la performance des marchés en fonction du contrat. Cette sécurité rassure tout particulièrement les personnes prêtes à échanger la liberté d’un capital contre la stabilité d’un revenu prévisible.

Pour résumer les deux options, voici ce qu’il faut retenir :

  • Sortie PER capital : liberté d’utilisation, liquidité totale, mais danger de dilapider le fruit de son épargne plus vite qu’on ne l’imagine.
  • Sortie rente viagère : stabilité, sérénité, mais choix irréversible une fois la décision prise.

Il existe aussi un terrain d’entente : rien n’empêche d’opter pour une sortie mixte, qui combine capital et rente. Cette souplesse du plan retraite PER s’adapte à des besoins hybrides, à condition d’accepter une part d’incertitude sur l’équilibre à trouver. Face à ce dilemme, chaque parcours impose ses propres arbitrages : privilégier la sécurité de la rente ou la latitude du capital ?

Quels sont les avantages et limites de chaque mode de sortie à la retraite ?

Choisir la sortie en capital, c’est miser sur l’autonomie immédiate. L’argent devient disponible, prêt à être investi, transmis ou gardé en réserve. Ceux qui veulent garder la main sur leur gestion patrimoniale apprécient cette latitude. Mais il faut en mesurer les risques : une mauvaise anticipation, un imprévu financier, et l’épargne peut fondre en quelques années. Sans entrée régulière, la stabilité budgétaire s’expose à la moindre embûche.

À l’inverse, la rente viagère sécurise un complément de revenu pour la vie entière. C’est la solution privilégiée par ceux qui veulent se prémunir contre la longévité, ou qui craignent la volatilité des marchés. Recevoir chaque mois un montant fixe structure le quotidien. Mais il faut accepter un point de non-retour : une fois le capital converti, impossible de revenir en arrière. La rentabilité dépend alors de facteurs difficiles à maîtriser : espérance de vie, taux de conversion, et la part transmise aux héritiers peut s’avérer minime, voire nulle.

Comparatif express

Pour mieux visualiser les deux options, voici les principaux points de comparaison :

  • Capital : gestion libre, argent disponible tout de suite, mais vigilance sur la longévité de l’épargne et la discipline de gestion.
  • Rente viagère : sécurité d’un revenu constant, tranquillité d’esprit, mais moins de liberté et un choix irrévocable qui peut limiter ce qui sera transmis.

La formule mixte, de plus en plus choisie, permet d’ajuster la part de capital retirée et celle convertie en rente. On répond ainsi à la fois aux imprévus et au besoin de prévoir loin. Cette option illustre bien la diversité des attentes : sécurité et souplesse ne s’opposent plus, elles se combinent.

Fiscalité du PER en 2025 : ce qu’il faut savoir avant de choisir

La fiscalité du PER mérite qu’on s’y attarde. Elle influence concrètement la rentabilité de chaque option à la retraite. Deux grandes catégories de versements déterminent le régime fiscal applicable : les versements volontaires déductibles (ou non) et les sommes issues de l’épargne salariale.

En cas de sortie en capital sur des versements volontaires déductibles, le montant initialement déduit est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les gains générés par le plan sont taxés à la flat tax (prélèvement forfaitaire unique) de 30 % : 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Si les versements n’ont pas été déduits lors du versement, seul le gain est soumis à la flat tax : le capital récupéré échappe alors à l’impôt.

Pour la rente viagère, le régime se rapproche de celui des pensions de retraite. La totalité des sommes perçues intègre le revenu imposable, avec un abattement de 10 % et des prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %. Attention cependant : la part imposable varie selon l’âge à la première perception de la rente, ce qui peut influer sur le calcul du net perçu.

Voici un rappel synthétique des principaux traitements fiscaux :

  • Sortie capital : imposition au barème de l’impôt sur le revenu (pour les versements déduits), flat tax sur les gains réalisés.
  • Sortie rente viagère : intégration au barème de l’impôt sur le revenu, abattement de 10 %, prélèvements sociaux à 17,2 %.

Le choix entre sortie capital ou rente prend donc une dimension fiscale : la tranche d’imposition au moment de la liquidation devient un facteur clé. Un taux élevé au moment du retrait peut annuler la valeur ajoutée des déductions obtenues lors des versements. Rien n’est figé : le bon réflexe consiste à anticiper sa situation future et à simuler les différents scénarios avant de trancher.

Jeune conseiller financier présentant un document à un homme âgé

Comment décider entre rente et capital selon votre profil et vos objectifs ?

Le choix entre sortie en capital ou sortie en rente viagère sur un PER individuel ne se prend pas à la légère. Il dépend d’abord de la vision que chacun se fait de sa retraite et de la composition de son patrimoine.

La sortie en capital attire ceux qui veulent concrétiser un projet : acheter une résidence principale, transmettre à leurs enfants, ou disposer d’une somme pour rebondir. Les profils friands de gestion libre ou d’initiatives patrimoniales souples privilégient souvent cette voie, en assumant le défi de bien gérer sur la durée. Pour les personnes dont la tranche marginale d’imposition (TMI) sera basse au moment du retrait, l’opération peut même s’avérer avantageuse.

La rente viagère s’adresse à ceux qui placent la prévoyance au-dessus de tout. Sécuriser un revenu mensuel garanti jusqu’au dernier jour, c’est accepter parfois une fiscalité moins douce qu’en capital, mais aussi profiter d’une gestion pilotée du risque de longévité. Cette solution rassure ceux dont la pension de base ne suffit pas ou qui refusent de jouer avec l’incertitude de l’avenir.

Pour mieux cerner les dynamiques, voici les atouts de chaque option :

  • Capital : accès immédiat à l’argent, gestion autonome, possibilité de transmettre.
  • Rente : sécurité, stabilité, simplicité de gestion.

Ne négligez pas l’inventaire de vos autres ressources : assurance vie, investissements immobiliers, pensions des régimes obligatoires… La meilleure solution réside souvent dans une combinaison : transformer une partie du PER en capital, l’autre en rente viagère. Tout est affaire de dosage, de projection sur vos besoins réels et de tolérance face à l’incertitude.

Face à l’alternative entre rente et capital, chaque choix trace une trajectoire unique. L’équilibre se joue au fil des années, entre sécurité et liberté, en fonction de vos envies, de vos projets et de votre rapport au temps. La retraite, plus qu’un aboutissement, devient alors un terrain d’expérimentation où l’anticipation fait toute la différence.